13 février 2023 – De nombreuses entreprises, à commencer par le secteur de la construction, souffrent encore des effets liés à la crise énergétique, à l’inflation élevée et à la hausse des prix des matières premières. Le baromètre des paiements d’Atradius, leader du marché de l’assurance-crédit en Belgique et au Luxembourg, montre que le secteur de la construction continue à ressentir l’impact de l’incertitude économique. Il indique qu’après une contraction de 0,8 % en 2022, les résultats du secteur de la construction pourraient encore diminuer de 1,3 % en 2023. En outre, l’augmentation du nombre de retards de paiement et de faillites semble pratiquement inévitable. Malgré tout, certains indicateurs laissent entrevoir une accalmie.

2023 sera à nouveau difficile pour le secteur de la construction

L’analyse de l’assureur-crédit Atradius révèle que la construction résidentielle et industrielle souffre particulièrement des taux d’inflation élevés et des coûts de financement en hausse pour les activités de construction. Par ailleurs, la construction résidentielle est nettement à la peine et affiche une contraction de 3,5 % en Belgique. C’est une tendance qu’Atradius observe également chez nos voisins français (-3,2 %) et allemands (-3,5 %). Seuls les Pays-Bas devraient enregistrer une croissance de 2,2 %.

Pourtant, Atradius entrevoit aussi l’un ou l’autre signe positif. La production en génie civil (qui englobe notamment les projets et systèmes d’infrastructure tels que les routes, les bâtiments, les aéroports, les tunnels, les ponts et les systèmes d’approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées) est la seule branche du secteur de la construction qui devrait connaître une croissance cette année (environ 3 %). L’un des moteurs de cette croissance repose sur l’investissement public dans les énergies renouvelables et les projets d’infrastructure.

Davantage de retards de paiement et jusqu’à 20 % de faillites supplémentaires

Le délai de recouvrement des créances (DSO), c’est-à-dire le nombre moyen de jours qu’il faut à une entreprise pour obtenir le paiement d’une facture, est un autre indicateur d’importance. Le dernier baromètre des paiements d’Atradius montre que dans le secteur belge de la construction, ce délai de recouvrement a dépassé en moyenne les 60 jours au cours des 12 derniers mois. Ce délai est nettement supérieur au délai moyen de paiement demandé, qui est de 41 jours. Cela montre à quel point de nombreuses entreprises de construction encaissent douloureusement le problème des retards de paiement. En outre, 55 % des personnes interrogées indiquent s’attendre à ce que la situation s’aggrave dans le courant de l’année. Retarder le paiement des fournisseurs pour éviter un manque de liquidités pourrait générer une onde de choc dangereuse au sein de la chaîne d’approvisionnement du secteur de la construction.

Pour faire face à la hausse des coûts, de plus en plus d’entreprises et de contractants choisissent d’insérer des clauses de révision de leurs prix. Cela signifie que le coût initial des matériaux prévu au contrat peut être ajusté s’il augmente de façon spectaculaire. Mais cette démarche n’est pas sans risque, car cela implique que ceux qui y ont recours misent sur deux tableaux. Si les prix chutent brutalement, cela induit l’effet inverse pour l’entreprise de construction.

Compte tenu des mauvaises perspectives économiques pour cette année, de la hausse des prix des intrants et du retrait progressif des aides publiques (liés à la pandémie), les faillites vont elles aussi continuer à augmenter en 2023. Atradius s’attend ainsi à ce qu’elles augmentent de plus de 20 % cette année. L’enquête montre également qu’il s’agit là de la préoccupation principale d’un grand nombre d’entreprises, parallèlement à l’incertitude qui règne sur l’économie mondiale et à la crainte d’une recrudescence de la pandémie.

Source: Atradius