Les négociations sur les traités commerciaux européens s’accélèrent. C’est ce qui ressort de la dernière publication « Make trade not war: EU FTAs » d’Atradius, dans laquelle l’assureur de crédit passe en revue les cinq négociations commerciales en cours.

« Trois exemples expliquent ce sentiment d’urgence », analyse Christophe Cherry, Managing Director d’Atradius BeLux. « L’incertitude croissante concernant la direction que prendra la politique commerciale américaine fait prendre conscience que l’UE doit franchir d’elle-même certaines étapes. Le dénouement tout aussi incertain des négociations sur le Brexit suscite également des doutes, ainsi que les élections européennes de l’année prochaine, qui entraîneront le renouvellement de la Commission européenne. »

Ces développements créent cependant de nouvelles opportunités, qui accélèrent les négociations avec les principaux partenaires commerciaux de l’Union européenne. « Alors que les mesures protectionnistes continuent de dominer les médias, l’UE continue de s’efforcer à conclure de nouveaux accords commerciaux et de moderniser les accords en vigueur », affirme Ch. Cherry. « Il est extrêmement important pour notre économie de ne pas être entraîné dans la menaçante guerre commerciale. »

Japon

Potentiel : le Japon est la destination de marchandises d’une valeur de 59 milliards d’euros, ce qui en fait le cinquième marché d’exportation de l’UE par sa taille.

État de la situation : les négociations sur le Partenariat économique entre le Japon et l’UE (JEEPA) ont été finalisées en décembre 2017. On s’attend à ce qu’il soit soumis à l’approbation du Conseil européen et du Parlement européen au cours de l’été 2018.

Avantage pour la Belgique : le partenariat serait avantageux pour les secteurs belges de la pharmaceutique, de la construction et de l’ingénierie.

Mercosur

Potentiel : le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) représente 42 milliards d’euros en marchandises et se classe en neuvième position des principaux marchés d’exportation de l’UE.

État de la situation : les négociations se sont accélérées depuis 2017. Tant le Mercosur que l’UE ont l’intention de finaliser les négociations pour l’été 2018.

Avantage pour la Belgique : le secteur automobile et l’industrie chimique belges pourraient tirer parti de l’accord.

Mexique

Potentiel : le Mexique est la destination de marchandises d’une valeur de 34 milliards d’euros, soit le 12e marché d’exportation de l’UE.

État de la situation : L’UE et le Mexique souhaitent revoir un accord existant et l’élargir notamment à des produits agricoles et alimentaires. Le processus de négociation s’est accéléré depuis 2017 : les négociations sont pratiquement terminées, mais elles continuent de percuter sur la demande de l’UE concernant la reconnaissance des dénominations d’origine pour les produits alimentaires.

Avantage pour la Belgique : les entreprises belges du secteur de la construction, en particulier les entreprises spécialisées dans l’infrastructure, pourraient tirer parti de cet accord (révisé).

Singapour

Potentiel : Singapour est la destination de marchandises d’une valeur de 32 milliards d’euros, ce qui en fait le 15e marché d’exportation de l’UE.

État de la situation : les négociations ont été finalisées dès 2014, mais elles ne sont pas encore valables. Il faut pour cela que le Conseil des ministres de l’UE et le Parlement européen l’approuvent, et qu’ainsi suive la ratification des eurodéputés.

Vietnam

Potentiel : le Vietnam est la destination de marchandises d’un montant de 9,6 milliards d’euros, ce qui en fait le 33e marché d’exportation de l’UE.

État de la situation : les négociations entre l’UE et le Vietnam ont été finalisées en décembre 2016. On s’attend à ce que l’accord soit soumis à l’approbation du Conseil européen et du Parlement européen au cours de l’été 2018.

Avantage pour la Belgique : secteurs pharmaceutique et chimique belges.

Source: Atradius.be