Lorsque Donald Trump a été élu président des États-Unis, l’homme d’affaires n’a pas caché son ambition : to make America great again. L’Amérique est incontestablement sa priorité absolue. Que pouvons-nous attendre pour ce qui concerne les importations et exportations américaines ?

Le flux commercial demeurera intact

La comparaison des flux commerciaux dans le monde entier révèle que les échanges entre l’Union européenne et les États-Unis occupent incontestablement la première place. L’Europe a importé pour 248 milliards de marchandises des États-Unis en 2015.

Le bilan reste équilibré sur le plan des services : près de 200 milliards d’euros d’importations et d’exportations en 2015. Les investissements mutuels des deux côtés de l’Océan atlantique ont atteint près de 4.000 milliards d’euros en 2015, selon europa-nu.nl.

Ces flux commerciaux et la collaboration économique entre les deux parties ne vont pas s’arrêter comme ça : le commerce international est en pleine croissance et même un président ne peut pas y mettre un terme.

Croissance de l’économie mondiale

Donald Trump a promis de baisser les impôts dans son pays et d’investir un milliard de dollars dans les infrastructures. Les économistes pensent que ces investissements vont créer des opportunités et de la croissance. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prévoit que les mesures de stimulation envisagées vont entraîner une plus forte croissance économique en Amérique et dans le monde entier. L’année prochaine, les mesures feront augmenter la croissance américaine de + 0,4 point de pourcent. Et même de + 0,8 point de pourcent en 2018.

Se concentrer sur soi

Mais tout le monde n’est pas rassuré. L’homme d’affaires Donald Trump ne met pas seulement l’accent sur sa propre personne. Pour lui, c’est aussi America first. Il veut redresser son pays de façon grâce à des mesures très protectionnistes. Il souhaite par exemple empêcher les entreprises de déménager à l’étranger et taxer davantage l’importation des produits qui sont fabriqués dans son pays.

Incertitude concernant les traités commerciaux

Avec Donald Trump à la tête des États-Unis, l’avenir des traités commerciaux transpacifique (TTP) et transatlantique (TTIP) devient incertain. Ces accords de partenariat, couvrant ensemble plus de 60% de l’économie mondiale, seront réexaminés. Sans nouvelles négociations, les traités commerciaux avec le Canada et le Mexique seront compromis. Donald Trump menace la Chine de taxes élevées à l’importation si le pays ne veut pas s’engager dans les nouveaux traités commerciaux.

Le but des accords internationaux est de libéraliser davantage le commerce international. Exactement ce que Trump a dit vouloir combattre pendant sa campagne. Il a ainsi gagné les voix d’un grand groupe d’Américains ayant le sentiment d’être victimes de la libéralisation. Il est devenu la terreur de tous ceux que l’importation et l’exportation enrichissent.

La fin d’une longue période de libéralisation commerciale n’est pas avérée. Nous pensons qu’il n’est pas facile de faire marche-arrière. Mais s’il y a bien quelque chose dont l’économie fragile actuelle peut se passer, c’est l’incertitude.

Disparition des investissements dans l’UE ?

Le président Trump veut aussi empêcher les entreprises américaines de déménager dans les pays à faibles charges salariales. Mais que vont devenir les investissements des multinationales américaines dans les pays européens ?

Aujourd’hui, l’Amérique investit trois fois plus en Europe qu’en Asie. Les investissements européens aux États-Unis sont huit fois plus élevés que ceux des entreprises européennes en Inde et en Chine réunies. Cette relation commerciale transatlantique crée des emplois et de la croissance, et influence l’ensemble du commerce mondial. L’Europe et l’Amérique sont en effet les plus grands partenaires en investissement au monde. Leurs économies représentent environ la moitié de tout ce qui est produit et commercialisé dans le monde.

La façon dont Donald Trump poursuivra les relations entre les deux continents pourra donc avoir une influence énorme sur les exportations et les importations de et vers les États-Unis.

Guerre commerciale ou paix commerciale ?

Seule Madame Soleil peut prévoir si les mesures protectionnistes et les accords commerciaux, qui pourraient être annulés ou adaptés, aboutiront vraiment à une guerre commerciale.

Devons-nous mettre tous nos espoirs dans les nombreux conseillers économiques intelligents dont Donald Trump s’entourera ? Lui souffleront-ils que les partenaires commerciaux des États-Unis n’accepteront pas sans rien dire les taxes élevées à l’importation de marchandises étrangères ? Lui expliqueront-ils qu’il y a de fortes chances qu’eux aussi, l’Europe et la Chine en tête, augmentent leurs tarifs pour les biens et services provenant des États-Unis ? Ou devons-nous déjà creuser nos tranchées ?

Source: Graydon Blog