Quels sont les principaux risques qui menacent le commerce mondial en 2020 et les perspectives d’une croissance solide ? L’assureur-crédit Atradius identifie cinq risques économiques pour l’année à venir dans son nouvel Economic Outlook. « Le premier et le plus important défi pour l’économie mondiale est l’introduction de nouveaux fronts dans la guerre commerciale, tels que la menace d’une nouvelle guerre commerciale entre les USA et l’Union européenne, le Mexique et les pays asiatiques. Mais les incertitudes politiques, les menaces sur les prix du pétrole et les doutes sur la croissance chinoise ne manqueront pas non plus d’impact en 2020 », déclare Christophe Cherry d’Atradius.

Les guerres commerciales américaines

Le premier et le plus grand risque se trouve sur les fronts de guerre commerciale qui s’accumulent autour de l’Amérique. Les guerres commerciales existantes ont eu un impact certain sur l’économie mondiale, et la création de nouveaux conflits commerciaux aurait également un impact sur l’économie mondiale qu’il ne faut pas négliger, selon les chiffres de l’assureur-crédit Atradius.

« Malgré le fait que le président américain Trump n’a pas annoncé de nouvelles taxes sur base de l’article 232 avec une date limite à la mi-novembre, le danger n’est pas écarté, selon de nombreux observateurs. Si l’administration américaine décide de taxer les voitures et les pièces automobiles importées, l’Amérique menace d’ouvrir une nouveau guerre commerciale contre l’Union européenne, le Mexique et les pays asiatiques », craint Christophe Cherry. « De plus, les digitaxes, introduites pour la première fois en Europe par la France, qui a taxé les grandes entreprises technologiques comme Google, Amazon et Facebook, ont également été très mal prises par le Président Trump. Si son analyse met en évidence que les entreprises américaines sont désavantagées de manière disproportionnée, il y a de fortes chances que de nouveaux prélèvements à l’importation soient introduits en Europe ou en France. »

L’incertitude politique en Europe

L’incertitude politique croissante, qui influence fortement le comportement d’investissement des entreprises et des ménages, constitue le deuxième risque majeur pour la croissance économique en 2020. Le Brexit paralyse l’Europe depuis 2016. La crise institutionnelle en Italie accroît également l’incertitude des citoyens. Elle rend également de plus en plus difficile la prévision de l’évolution de la politique économique européenne.

Les doutes sur la croissance du PIB chinois

« La guerre commerciale a frappé la Chine au mauvais moment », déclare Christophe Cherry, Managing Director Belgique et Luxembourg d’Atradius. « L’empire du Milieu est confronté à un niveau élevé d’endettement de la part des entreprises publiques et des autorités locales. En outre, la Chine connaît également un ralentissement contrôlé, le pays s’orientant vers une économie basée sur une consommation accrue et moins d’investissements. Cependant, la guerre commerciale a favorisé le risque d’un ralentissement incontrôlable de la croissance du PIB qui, s’il échappe au contrôle des autorités chinoises, aura un impact direct sur l’économie mondiale.

La politique monétaire américaine

Une autre source de risque pour la croissance mondiale est l’effet d’une mauvaise stratégie de la Réserve fédérale américaine. Alors que la tâche principale de la Réserve fédérale consiste à mener une politique monétaire propice au développement du potentiel américain avec un faible taux de chômage et d’inflation, en décembre 2018, il était déjà clair que toute décision prise par la Fed avait des conséquences globales, entraînant des turbulences financières mondiales.

« La Banque centrale européenne (BCE), qui a une fonction similaire en Europe à celle de la Réserve fédérale américaine, est également intervenue dans l’économie européenne l’automne dernier en abaissant encore davantage les taux d’intérêt en dessous de zéro. »

Les risques liés au pétrole arabe

L’augmentation possible du prix du pétrole est un autre risque pour l’économie mondiale. Actuellement, les réserves sont plus élevées que prévu, ce qui offre une protection contre les fluctuations des prix. La reprise rapide de la production pétrolière après les attentats contre les installations saoudiennes l’été dernier en a également été la preuve.

« Toutefois, cet attentat a également mis en lumière les risques géopolitiques associés à la région du Moyen-Orient. Une escalade des tensions dans la région pourrait conduire à une relance du prix du pétrole brut qui, si elle se poursuit, réduirait la croissance du PIB mondial », déclare Christophe Cherry, Managing Director Belgique et Luxembourg d’Atradius.

Source: Atradius.be