Le secteur bancaire en Belgique est en pleine mutation, entre fermetures d’agences bancaires, restructurations, rachats ou encore fusions. Chiffres à l’appui, Michael Page fait le point sur les tendances en matière de recrutement dans le secteur bancaire. 80% des recrutements effectués au sein du secteur bancaire par PageGroup sont effectués pour des banques qui siègent à Bruxelles. En effet, Bruxelles regroupe aujourd’hui la moitié des employés du secteur bancaire – contre 38% en Flandre et 12% en Wallonie.

En Flandre, la forte présence de banques privées et des banques d’investissements spécialisées dans le secteur diamantaire continue à créer des emplois. En 2021, Page Group a recruté en Région flamande en majorité des compliance officers, des conseillers commerciaux, des banquiers privés et des gérants de portefeuilles. Ces emplois concernent des postes liés aux métiers bancaires traditionnels ou commerciaux (banquiers privés, assistants commerciaux) et des fonctions de support (compliance, risque, IT)

À la suite de l’apparition de nouveaux acteurs, comme les néobanques, des transformations structurelles au sein du secteur bancaire sont néanmoins à prévoir.

Des profils bancaires en pénurie

Les métiers de compliance et de contrôle ont augmenté de plus de 80% sur les 10 dernières années sur tout le territoire belge. Ils représentent aujourd’hui plus de 50% du portefeuille de missions au sein de PageGroup Belux. Les profils les plus recrutés au sein de PageGroup depuis ces 10 dernières années ont été les profils dit “de support” comme les profils compliance, suivi par les profils marketing & communication, et pour finir par les fonctions de crédit, audit et finance. Pour les fonctions front office, ce sont les fonctions de conseillers commerciaux, banquiers privés et les gérants de portefeuille qui ont été les plus recrutées.

Bien que la tendance nationale reste assez stable pour ce type de profils, la difficulté à les trouver ne cesse de s’accentuer. Cela s’explique d’une part par la formation donnant accès à la certification de compliance officer, jugée exigeante et difficile d’accès. Il n’existe pas non plus de filière spécialisée à l’université. D’autre part, les conseillers commerciaux -plutôt des profils juniors- ne souhaitent plus travailler en agence, jugeant le métier sans avenir. Quant aux profils marketing et communication, les profils juniors seront davantage attirés par une offre en ligne et moderne, alors que les profils seniors s’orienteront plutôt vers une banque stable, gage de sécurité.

Lorraine le Pomellec, Senior Associate Director Banking & Financial Services chez Michael Page : « Outre les métiers liés à la réglementation, qui vont continuer à recruter en masse, les profils les plus demandés à l’avenir seront les profils à haute valeur technique. Sans surprise, nous pouvons mentionner les profils IT, marketing et stratégie digitale. La préoccupation des dirigeants passe désormais de la réduction des coûts à une approche « client centric », indispensable pour survivre sur un marché belge extrêmement concurrentiel. »

Quelles perspectives en matière de recrutement pour le secteur bancaire ?

De manière générale, les néobanques cherchent dans un premier temps à embaucher un compliance officer certifié par la Febelfin pour s’assurer d’obtenir une licence bancaire en Belgique. Ensuite, elles fortifient leurs ressources humaines par des profils dit règlementaires – audit, risques et juridique. Ces nouveaux acteurs vont donc s’assurer d’avoir une équipe commerciale avec des candidats juniors et expérimentés pour développer leur produit/service sur le territoire et s’entourer de profils IT afin d’offrir le meilleur outil technique digital possible.

Les banques traditionnelles iront quant à elles étoffer leur offre produit déjà existante, en ligne ou non. La demande sera différente selon qu’il s’agit d’une banque de détail (crédit hypothécaire, crédit professionnel ou investissement) ou d’une banque d’investissement (cash management, trade finance, crédit) pour gagner des parts de marché. Outre les profils réglementaires, elles chercheront des profils d’experts produits. L’offre de profils commerciaux comme des banquiers privés ou des directeurs de départements se maintiendra, on préfèrera des candidats venant de la concurrence avec une connaissance pointue du secteur et du produit proposé.

Source: Creditexpo.be