L’économie belge devrait afficher une croissance de 4,1 % en 2021
L’assureur-crédit Atradius s’attend à une reprise économique partielle à condition que la stratégie de vaccination ne prenne pas de retard

Alors que l’économie mondiale connaîtra un rétablissement total au cours de l’année à venir, la relance sera un peu moins rapide en Belgique qu’à l’étranger. C’est ce qui ressort du dernier Economic Outlook de l’assureur-crédit Atradius. Les experts d’Atradius assortissent toutefois leurs prévisions d’une réserve : une prompte vaccination et des assouplissements constants seront essentiels à une reprise économique rapide. L’assureur-crédit met également en garde contre un scénario alternatif dans lequel l’économie subirait un nouveau coup dur au premier semestre de 2021 et ne redémarrerait qu’en fin d’année.

L’économie belge repart probablement plus lentement que l’économie mondiale

Atradius s’attend à ce que partout dans le monde, et aussi en Belgique, 2021 s’ouvre sur une période de reprise après la profonde crise économique du premier semestre de 2020, causée en grande partie par la pandémie de Covid-19. Selon Atradius, l’économie mondiale amorcera une reprise de 5 % en 2021, après un recul de 3,9 % en 2020.

En Belgique, la relance sera probablement un peu plus lente. Alors que le PIB du pays s’est rétracté de 7,1 % en 2020, les experts d’Atradius pensent qu’il enregistrera une hausse de 4,1 %. Pour 2022, ils prédisent une croissance de 5,8 % du PIB, ce qui signifierait que l’économie belge serait totalement rétablie en deux ans. Une reprise économique seulement partielle est également attendue dans d’autres pays de la zone euro et dans la plupart des économies avancées étant donné que beaucoup sont encore soumises à des mesures de restriction assez strictes.

Les incertitudes économiques des dernières années appartiennent au passé

La possibilité de reprise en 2021 s’explique par le fait que de nombreuses incertitudes qui pesaient sur le marché ces dernières années ont été levées en 2020. La désignation du nouveau président Joe Biden porte les experts à croire que les États-Unis mèneront une politique plus cohérente. L’accord commercial tant attendu entre le Royaume-Uni et l’Union européenne a aussi permis d’éviter un Brexit dur. Même si le Brexit aura assurément un impact considérable sur le commerce mondial, les conséquences en seront bien moins lourdes qu’en cas de « no deal ». Enfin, plus près de chez nous, la Belgique en a également fini avec l’incertitude politique : après 493 jours de négociation, le pays a à nouveau un gouvernement fédéral.

Christophe Cherry explique : « L’horizon de l’économie mondiale, et particulièrement de l’économie européenne, n’est pas dégagé pour autant : les contaminations continuent de grimper et les mesures de lutte contre le coronavirus sont par conséquent toujours très strictes. C’est précisément pour cette raison qu’en Belgique, comme dans beaucoup d’autres pays, le PIB ne devrait retrouver totalement son niveau d’avant la pandémie qu’en 2022. »

Crise du coronavirus et relance vont de pair

À l’avenir aussi, et surtout en 2021, la gestion de la crise du coronavirus sera très importante pour la reprise de l’économie belge. L’image qui se dessine selon les experts d’Atradius n’est pas déterministe : il s’agit du scénario de base de plusieurs scénarios. Si l’économie mondiale continue de subir des coups durs au premier semestre de 2021, le scénario pourrait être différent. Dans cet autre scénario, la crise du coronavirus n’est pas maîtrisée au premier semestre 2021, avec à la clé des mesures de restriction strictes et longues. Dans ce cas, les gouvernements réagiront certainement à nouveau afin d’aider les entreprises et les travailleurs à surmonter la conjoncture mondiale défavorable. Le PIB sera à nouveau gravement touché et la situation de l’offre, déjà mal en point, se dégradera encore. Cela entraînera également une nouvelle détérioration des finances publiques.

Pour cette raison, Atradius assortit ses prévisions d’une réserve : « L’évolution du PIB régional a été très fluctuante et inégale en 2020, et fortement liée à la propagation de l’épidémie et aux mesures de santé publique. Nos prévisions actuelles se basent sur un rythme de vaccination soutenu qui se traduira vers la mi-2021 par la suppression de diverses mesures. Si la vaccination marque le pas, la reprise économique sera aussi plus lente. C’est pour cela que chez Atradius, nous avons également prévu un scénario alternatif. Celui-ci prédit certes une reprise, mais avec un décalage de six mois par rapport au scénario de base. Selon ce scénario, la reprise ne débutera donc qu’au second semestre de 2021 et l’économie mondiale sera affectée par des taux plus élevés d’insolvabilité et de chômage », précise Christophe Cherry.

Source: Atradius