Les jeunes de 18 à 24 ans présentent des habitudes et une morale en matière de paiement très différentes de celles des adultes. En moyenne, ils paient ainsi leurs factures plus souvent après l’échéance (45 % contre 40 %, respectivement). Dans la catégorie des personnes de plus de 65 ans, ce pourcentage est nettement inférieur, à savoir 18 %. De plus, les jeunes achètent à crédit sans s’en inquiéter. Ils le font principalement en ligne, lors de leurs achats. Le fournisseur de services financiers Intrum se préoccupe de la facilité avec laquelle l’argent est emprunté. Près d’un quart (22 %) des jeunes avouent même que leur situation financière n’est pas brillante. Ces informations ont été révélées dans le cadre de l’enquête annuelle d’Intrum sur le comportement de paiement des consommateurs, le « European Consumer Payment Report 2018 »

  • Un jeune sur cinq (22 %) estime que ses finances ne sont pas brillantes
  • 22 % des jeunes n’ont pas une situation financière saine
  • 35 % confient qu’ils ne disposent pas de ressources financières suffisantes pour vivre dans la dignité
  • Un quart des jeunes estime que ce n’est pas un problème d’acheter des biens à crédit ou avec de l’argent emprunté
  • 45 % des jeunes ont payé une ou plusieurs factures en retard au cours des six derniers mois, contre 18 % seulement pour les plus de 65 ans
  • 45 % ont le sentiment que les médias sociaux les poussent à consommer davantage

Selon Guy Colpaert, Managing Director d’Intrum Belgium, il est extrêmement important que les jeunes aient une meilleure compréhension de leurs finances et une meilleure réflexion sur leurs dépenses : « Depuis plusieurs années, Intrum réclame qu’une plus grande attention soit accordée à « la gestion de l’argent » chez les jeunes, y compris dans le cadre de leurs éducation et formation. En effet, il est incompréhensible que les jeunes aient besoin d’un permis de conduire pour pouvoir circuler en voiture alors qu’ils peuvent prendre de nombreux risques financiers sans le moindre encadrement. Année après années, nos chiffres et analyses soulignent ces dangers. »

Emprunter de l’argent à des amis devient une « routine »

Les amis sont importants pour les jeunes. Prêter de l’argent à des amis qui ne peuvent pas payer leurs factures n’est pas un problème. Vingt-neuf pour cent des jeunes déclarent avoir récemment emprunté de l’argent à des amis, ce qui est beaucoup plus élevé que la moyenne de 17%. Les médias sociaux incitent les jeunes à faire des dépenses qui ne rentrent pas dans le budget. Trente-trois pour cent des consommateurs belges déclarent acheter en ligne plus rapidement en raison des messages enjôleurs des médias sociaux. Pour les jeunes de 18 à 24 ans, ce pourcentage peut même atteindre 45 %. Ils sont donc le plus souvent en ligne avec leur smartphone.

Black Friday

La décision d’acheter ou non en ligne est généralement un facteur qui intervient dans les dépenses. Les achats sont facilités, le paiement a posteriori est ainsi mis en place et l’utilisation d’une carte de crédit est toujours plus fréquente. Franchir le pas vers des dépenses plus élevées et des achats plus coûteux est très rapide. Quarante-deux pour cent des jeunes disent qu’ils dépensent rapidement plus en ligne en raison de la convivialité et de la facilité ambiantes. Pour 34 % des jeunes interrogés, les dépenses se révèlent finalement plus élevées que prévu. Des initiatives comme le Black Friday dynamisent encore cette tendance. Tout semble de moins en moins cher et le paiement à crédit devient la chose la plus banale au monde. Cependant, nombreux sont les jeunes et les parents qui oublient qu’emprunter de l’argent ou contracter un crédit coûte aussi de l’argent.

Guy Colpaert pense qu’il convient de plancher sur un comportement financier plus raisonnable. « J’en appelle une fois encore aux autorités et plus particulièrement aux responsables de l’éducation dans nos écoles à accorder une attention suffisante aux disciplines qui apprennent aux prochaines générations à gérer l’argent. Chez Intrum, nous en constatons tous les jours les conséquences qui sont souvent simplement le reflet de l’ignorance. Je ne peux que me féliciter de l’initiative de l’enseignement communautaire d’inclure la formation « budget familial » dans le programme du cours d’économie. L’étape suivante est logique, elle consisterait à l’inclure dans le programme des cours, tous réseaux d’enseignement confondus. »

Source: Intrum.be