Le commerce en ligne est plus sévèrement touché par la crise du coronavirus en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles, selon le BeCommerce Market Monitor. 

L’impact de la crise du covid-19 sur les achats en ligne des Belges a été clairement perceptible au cours du premier trimestre 2020. C’est ce qui ressort des chiffres du premier trimestre du BeCommerce Market Monitor, l’étude de marché réalisée par GfK pour le compte de BeCommerce, avec le soutien de PostNL et de la Loterie nationale. Le nombre total des dépenses en ligne a donc diminué de 8%, pour atteindre 2,7 milliards d’euros. Fait étonnant : la Flandre a été beaucoup plus touchée que la Wallonie et Bruxelles. L’impact sur l’ensemble du secteur du commerce en ligne est entièrement dû au secteur des services – comme le secteur des voyages et des événements – qui fut complètement paralysé. Les achats de produits, en revanche, ont augmenté de près de 20%.

L’e-commerce enregistre 15% de moins que prévu en raison de la crise du coronavirus

Pour la première fois depuis le début des études du Market Monitor, on constate une diminution des dépenses en ligne de la part des Belges. Alors que ces dernières années nous constations une croissance d’environ 7% par an, il s’agit maintenant d’une diminution de 8% par rapport à la même période l’année dernière, soit une diminution de 235 millions d’euros. Il s’agit de la première diminution observée par le Market Monitor. En conséquence, le secteur obtient un score de 15% inférieur aux prévisions. Au premier trimestre 2020, les Belges ont acheté pour 2,7 milliards d’euros.

Cependant, beaucoup plus de consommateurs ont été attirés par le shopping en ligne : avec 7,5 millions d’acheteurs en ligne ce trimestre, on observe à nouveau une augmentation de 2% par rapport au premier trimestre de 2019, ce qui signifie que 117 000 consommateurs ont découvert l’e-commerce pour la première fois. L’enquête montre que 4 consommateurs sur 10 ont fait davantage de shopping en ligne, ce qui est également perceptible dans le nombre total d’achats en ligne, qui est passé à 28 millions. Par ailleurs, 10% des consommateurs sont déjà convaincus qu’ils feront encore plus de shopping en ligne après la crise du coronavirus. Le nouveau consommateur a un profil plutôt féminin et flamand, avec un âge entre 34 et 44 ans.

La crise du covid-19 frappe plus durement la Flandre que la Wallonie et Bruxelles

L’impact de la crise du covid-19 sur le commerce en ligne semble également être beaucoup plus important en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles. Alors que les dépenses en Flandre ont diminué de 197 millions d’euros (-10%), en Wallonie et à Bruxelles, elles ont diminué de 39 millions d’euros (-4%). La différence est particulièrement notable dans le secteur des voyages et des événements. Les dépenses en ligne liées aux voyages ont diminué de moitié en Belgique néerlandophone, alors qu’en Belgique francophone, cette diminution ne s’élève qu’à un quart.

Sofie Geeroms, directrice générale de BeCommerce, explique : « La Flandre est beaucoup plus orientée vers l’exportation que la Wallonie et, en ce sens, beaucoup plus sensible aux tendances internationales : la crise du coronavirus faisait déjà rage en Chine en janvier, ce qui s’est manifesté plus rapidement en Flandre que dans le sud du pays.”

Les achats de produits en ligne ont augmenté de 18%

Lorsque nous décortiquons les chiffres totaux du Market Monitor en matière de produits et services, nous constatons que l’achat de produits a bien fonctionné pendant la crise du coronavirus. Au premier trimestre 2020, 13% des dépenses totales ont été consacrées à des produits en ligne. Par ailleurs, les dépenses en ligne pour les produits ont augmenté de 227 millions d’euros (18%) pour atteindre 1,50 milliard d’euros (contre 1,27 milliard d’euros au premier trimestre 2019).

Autre fait étonnant, ce n’est pas la catégorie « Media & Entertainment » avec écouteurs et second écran qui est le grand gagnant durant la crise du coronavirus, mais la catégorie « Home & Garden ». On constate pour cette catégorie une augmentation des dépenses en ligne de 59 millions d’euros (68%) au cours du premier trimestre 2020. Pourtant, cette augmentation se constate uniquement en Flandre (+127 % contre -4% en Wallonie et à Bruxelles).

« Alors que les consommateurs avaient l’habitude d’acheter de petits produits en ligne – comme de la peinture et des bougies parfumées -, désormais ils n’ont plus de réticence à acheter en ligne des articles plus importants pour la maison et le jardin, comme des meubles de jardin, des barbecues et des parasols. Nous espérons que les consommateurs continueront à l’avenir, maintenant qu’ils ont découvert la facilité de la livraison à domicile« , déclare Sofie Geeroms. « La croissance de 10% dans la catégorie « Media & Entertainment » est également le résultat du confinement et du télétravail. Toutefois, contrairement à la catégorie « Home & Garden », nous nous attendons à ce que cette tendance revienne à la baisse et ne reste pas telle quelle« .

Le secteur des voyages et des événements s’est arrêté en raison de la crise du covid-19

La crise du coronavirus touche gravement les services en ligne. Le Market Monitor montre une diminution de pas moins de 28% par rapport à la même période l’année dernière. Alors que le secteur des voyages et des événements est normalement le secteur en ligne le plus solide – ce qui, historiquement, a déterminé la croissance du commerce en ligne -, il s’effondre désormais avec une diminution des dépenses en ligne de 43% pour les « billets d’avion et l’hébergement » et de 20% pour les voyages avec forfait. Les billets pour les loisirs et événements tels que les concerts, les cinémas et les zoos ont également diminué d’un quart par rapport à la même période l’année dernière.

« Pour ces secteurs, la crise du coronavirus n’a pas commencé avec le début du confinement le 13 mars dernier, mais bien avant », constate Sofie Geeroms. « Les voyages, notamment en Asie et en Italie, avaient déjà été annulés en janvier et février car la crise du coronavirus avait eu lieu plus tôt là-bas qu’en Belgique. Cependant, nous sommes plutôt optimistes quant à l’avenir de ces secteurs : le consommateur est aux commandes et voudra reprendre sa vie normale dès que possible. Des recherches ont déjà montré que la moitié des consommateurs souhaitent encore voyager cet été. Nous pensons aussi qu’à court terme, le secteur du commerce électronique en Belgique passera à la vitesse supérieure en raison de la crise, car davantage de belles affaires dans des secteurs différents ont été découverts par plus de consommateurs« .

Source: Creditexpo.be