Un an après l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange conclu entre l’Union européenne et le Canada (CETA), quels sont les premiers résultats pour les entreprises belges ? Bref rappel : le CETA est entré en application provisoire le 21 septembre 2017 après plusieurs années de négociations et un épisode belge regrettable lors de sa signature en octobre 2016. Pieter Timmermans, administrateur délégué de la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) : « Il est clair que le CETA est une bonne chose pour les entreprises belges’ »

De manière générale, un accord commercial crée un cadre règlementaire prévisible qui facilite et dynamise les flux commerciaux pour les entreprises de toutes tailles. Il importe également d’être conscient des différentes variables externes qui influencent le commerce international comme les fluctuations du taux de change, les risques et coûts liés à l’internationalisation (transport, crédit à l’exportation…) ou encore la conjoncture économique. Les trois principaux acquis du CETA pour nos entreprises :

1. L’élimination des barrières tarifaires entre les deux blocs économiques – 98% des droits de douane sont éliminés depuis le 21 septembre dernier – permet un meilleur accès au marché canadien et diminue par conséquent les coûts pour les exportateurs et importateurs. Les produits européens sont donc plus compétitifs sur le marché canadien. Ceci est d’autant plus pertinent que le Canada fait partie du Comprehensive and Progressive Agreement for Trans-Pacific Partnership (CPTPP) qui rassemble 11 États de l’Asie-Pacifique dans une zone de libre-échange.

Plus de 3 000 entreprises belges exportent vers le Canada. S’ajoute à cela les nombreuses entreprises belges qui exportent indirectement vers le Canada via les chaines de sous-traitance. La valeur de nos exportations indirectes à destination du Canada représente près de 80% de la valeur de nos exportations directes. Dit autrement, lorsqu’on nous exportons pour 100 EUR de manière bilatérale avec le Canada, nous exportons également 80 EUR de manière indirecte, par exemple, via nos grands voisins européens.

2. Le CETA œuvre également à la suppression de barrières non tarifaires et crée un cadre formel pour une coopération règlementaire volontaire. Ces dispositions visent à réduire les coûts de certification et de tests de conformité des produits exportés et à minimiser les divergences ou duplications de normes techniques qui entravent le commerce bilatéral. Ceci, tout en respectant les obligations et les normes élevées en matière de protection des consommateurs, de la santé et des standards environnementaux.

3. L’accord prévoit un accès facilité au marché des services canadiens notamment dans les secteurs du transport maritime, des télécommunications et des services financiers. Grâce au CETA, nos entreprises peuvent participer aux marchés publics canadiens au niveau provincial, territorial et municipal. Ceci représente de nouvelles opportunités pour les secteurs de la construction, du textile et de la technologie.

Bien qu’il soit encore trop tôt pour déterminer avec exactitude les effets du CETA sur l’économie belge et les opérateurs économiques, les premières indications suivant l’entrée en vigueur de l’accord sont très largement positives. L’on observe ainsi un net regain d’intérêt des entreprises belges pour le marché canadien comme en attestent le succès des récentes missions économiques et la visite d’État au Canada. L’Agence pour le commerce extérieur fait état d’une augmentation de 57 % des exportations belges à destination du Canada pour les deux premiers mois de 2018. En 2017, les exportations wallonnes vers le Canada ont augmenté de 118 % selon les derniers chiffres de l’AWEX. Le FIT a noté quant à lui une augmentation des exportations flamandes vers le Canada de 23,2% en 2017.

Pieter Timmermans : « Au vu de ces divers éléments, la FEB se réjouit des ratifications récentes de l’accord par la Chambre des représentants et le Parlement flamand. La FEB plaide pour la ratification du CETA dans les meilleurs délais par l’ensemble des assemblées parlementaires concernées en Belgique. »

Source: FEB.be