Les big data sont constituées de différentes séries de données, dont le volume est si important et complexe, que les informations ne peuvent plus être traitées avec les systèmes de gestion de base de données habituels.

Encore moins si vous voulez les analyser à grande vitesse. On entend beaucoup parler de big data actuellement, mais leur valeur ou leur utilité sont loin d’être claires pour tout le monde.

Une mode, les big data ? Oui, sans aucun doute. Elles figuraient à la pointe de la hype-curve de Gartner en juillet 2013. Mais elles sont aussi l’avenir, c’est incontestable. Le credit manager dispose déjà de nombreuses sources pour mettre en œuvre des procédures articulées autour des big data. Objectif : créer de nouvelles perspectives pour optimiser encore le credit management.

1. Informations sur les entreprises

  • Le SPF Economie publie certaines données de la BCE sous forme d’open data. Il propose également des données publiques à usage commercial, via un contrat de licence.
  • Tous les comptes annuels déposés sont consultables à la Banque nationale de Belgique.
  • Les fournisseurs d’informations professionnels peuvent donner un score de solvabilité ou des informations sur le comportement de paiement, pour permettre au credit manager d’effectuer des analyses approfondies.
  • Le web crawling permet de récolter des données en scannant les sites web.

2. Informations sur les clients

  • Par quel canal de vente l’entreprise est-elle devenue cliente ? Certains canaux sont-ils meilleurs que d’autres ?
  • Derrière chaque numéro de compte se trouve une banque. Pouvez-vous distinguer des profils parmi les clients sur base de la banque qu’ils utilisent pour vous payer ? Un client ayant son compte à la KBC paye-t-il plus rapidement qu’un client dont le compte est à la bposte banque ?
  • Quel était le comportement de paiement de votre client par le passé ? Avez-vous remarqué un changement ?
  • S’agit-il d’un nouveau client ou de quelqu’un qui est client depuis dix ans déjà ? S’agit-il d’une commande unique ou le client est-il un adepte du ‘marchandage’ ? Quelles sont les caractéristiques des différents types ?
  • Quel canal utilise le client pour communiquer avec vous ? Préfère-t-il le téléphone ? Envoie-t-il un e-mail ou communique-t-il via la page Facebook ?

3. Données de facturation

  • Quel montant est facturé ?
  • Quelles conditions de paiement sont convenues avec le client ?
  • Certains ont-ils tendance à payer immédiatement et d’autres plutôt à la fin du mois ? La facture est-elle envoyée à temps ?
  • Comment le client doit-il payer ?
  • À quelle fréquence le client reçoit-il une facture ? Est-ce à partir d’un certain montant, où à l’issue d’une période donnée ?
  • L’adresse de facturation diffère-t-elle de l’adresse de livraison ? Les livraisons s’effectuent-elles à une résidence secondaire ?

4. Le paiement

  • Qui a effectué le paiement ? A-t-il été effectué via la banque ou une tierce partie est-elle intervenue ?
  • Quel canal le client utilise-t-il pour payer ? Si le paiement a été effectué par carte de crédit, l’analyse de solvabilité a déjà été réalisée au préalable.
  • Quel nom et quelle adresse se cachent derrière un paiement ? C’est également une source pour contrôler la qualité des informations contenues dans votre base de données.
  • Les clients utilisent-ils une (bonne) référence ?

5. Procédure de rappel

  • À quelle fréquence devez-vous sommer le client de payer ?
  • Certains clients attendent-ils une date donnée pour effectuer leur paiement ?
  • Quel est le montant en souffrance que vous clients vous doivent ? Est-ce le montant total ou seulement une partie ?
  • Comment réagissent-ils à un rappel ? Par téléphone, par courrier recommandé ou par e-mail
  • Quand le client réagit-il au rappel ? S’il réagit immédiatement, c’est souvent un malentendu qui est en cause.
  • Avec quel canal de communication obtenez-vous les meilleurs résultats ?
  • Vous pouvez rédiger vos lettres de rappel en utilisant différents tons. Faites des essais, pour déterminer quel ton produit le meilleur résultat. Envoyez une lettre aimable et comparez le résultat avec un rappel plus ferme.
  • Comment réagissent les débiteurs aux coûts et intérêts que vous leur réclamez ? À quelle fréquence les paient-ils ?

6. Recouvrement externe

De nombreuses entreprises qui sous-traitent leur recouvrement échangent peu, voire pas d’informations. Pourtant, les parties tierces peuvent fournir beaucoup d’informations.

  • Votre débiteur a-t-il tout payé en une fois ? Coûts et intérêts compris ? Ou un plan d’apurement a-t-il été convenu ?
  • Le plan d’apurement prévoit-il un paiement hebdomadaire ou mensuel ?
  • Pourquoi le débiteur n’a-t-il pas payé en fin de compte ? A-t-il disparu ? Est-il insolvable ?
  • Dans quelle mesure le succès est-il influencé par les coûts facturés par une partie externe?
  • Le dossier est-il dans une phase de recouvrement à l’amiable ou juridique ?
  • Quels canaux ont été choisis par la partie externe pour approcher le débiteur ? Et comment a-t-il réagi ?

?7. Contacts avec les clients

  • À quelle fréquence les clients vous appellent-ils et à quel sujet ? Pouvez-vous prévoir sur cette base ce qui va suivre ? Songez à quelqu’un qui vous demande un contrat original.
  • Quel était le ton de l’entretien ?
  • Quel canal de communication a utilisé le client ?

Vous l’aurez compris : vous pouvez analyser de nombreuses données, pour étayer votre intuition. Mais ces analyses peuvent aussi donner lieu à des conclusions surprenantes, sur base desquelles vous pourrez adapter et optimiser certains processus dans le cadre de votre credit management. La véritable valeur de l’analyse des données réside finalement dans l’action que vous entreprenez sur base des résultats.

Source: Graydon Blog