Fin février, la publication des chiffres complets de la croissance au quatrième trimestre permet de tirer un bilan de l’année 2015 prise dans sa globalité. Avec une croissance de 1,4 pour cent du PIB, on peut affirmer que l’année 2015 a été marquée par une reprise économique.

Il s’agit en effet de la meilleure performance des quatre dernières années de l’économie belge. La conjonction de facteurs favorables, tels que la dépréciation de l’euro ou la diminution des prix de l’énergie a manifestement permis à l’économie de reprendre un peu son souffle. En particulier, la baisse des prix de l’énergie semble avoir joué un rôle très important. Pour preuve, la consommation des ménages, pourtant moribonde depuis 2011, a progressé de 1,3% en 2015 et est responsable d’une bonne partie de la croissance économique. On notera par ailleurs que l’investissement des entreprise a également bien progressé. Dès lors, la demande intérieure, que l’on peut considérer comme « la dynamique interne » de l’économie, a progressé de 1,2% en 2015.

Du côté du commerce extérieur, plusieurs forces contraires ont joué. D’un côté, la reprise, parfois vigoureuse, dans certains pays de la zone euro (qui représente la majeure partie du commerce extérieur belge) a influencé favorablement le commerce extérieur belge. Par contre, le ralentissement parfois prononcé des pays émergent l’a quelque peu ralenti. Dans leur ensemble, les exportations ont progressé de 3,4% en volume en 2015, ce qui est néanmoins en retrait par rapport à 2014. On notera enfin que la croissance économique a été plus vigoureuse en début d’année. Ensuite, elle s’est ralentie. Ceci n’est pas sans conséquence sur les perspectives de 2016.

Quid cette année ?

La croissance, même modeste, de 2015 a permis de créer pas moins de 44.000 emplois nets. Une fois de plus, il faut remonter au moins à 2011 pour retrouver un niveau aussi élevé des créations d’emplois. Mais surtout, ces créations permettront probablement à la croissance de s’auto-entretenir durant une partie de 2016. En effet, les emplois créés génèrent plus de revenus et in fine plus de consommation, ce qui alimente la croissance. Malgré cette bonne nouvelle, les perspectives économique restent très prudentes. Le contexte économique global s’est affaibli au cours des derniers mois, pesant sur la dynamique de l’économie de la zone euro. Comme petite économie très ouverte, la Belgique risque d’en subir les conséquences. C’est pourquoi, après une croissance du PIB de 1,4% en 2015, nous prévoyons une croissance de 1,3% cette année. Notre perspective a donc été révisée à la baisse par rapport à notre précédente évaluation qui date du début d’année.

Au-delà de cette prévision, on notera enfin que de nombreux risques pourraient peser sur notre scénario. En particulier, le risque financier dans les pays émergents et le risque politique dans la zone euro devront être surveillés de près.

Bron: ING