Immoweb, la plus grande plateforme d’annonces immobilières, constate que les Belges sont plus que jamais à la recherche d’informations sur l’immobilier et anticipent une reprise rapide du marché d’ici la fin du mois de mai. De plus, ils s’attendent à une baisse du prix de l’immobilier ainsi qu’à un accès plus difficile aux prêts hypothécaires. Ces observations ressortent d’une enquête menée par Immoweb du 3 au 5 avril auprès de 1 850 personnes. Immoweb s’est intéressé au comportement des acheteurs, vendeurs, et candidats locataires pendant la crise du coronavirus et leur perception du marché une fois le confinement terminé.

L’espoir d’une reprise rapide, mais pas pour les investisseurs

Bien que le gouvernement ne donne pas encore beaucoup de précisions sur la fin du confinement, en moyenne 2 personnes sondées sur 3 sont convaincues que le confinement sera terminé au plus tard à la fin du mois de mai.

Néanmoins, les Belges attendent avec impatience la relance du marché immobilier. Autant les acheteurs que les vendeurs affirment qu’ils reprendront la recherche ou la vente d’un bien immobilier une fois le confinement terminé. Les acheteurs n’ont d’ailleurs pas été dissuadés par la crise : 43 % d’entre eux indiquent qu’ils recommenceront à chercher une habitation immédiatement après le confinement. En ce qui concerne les vendeurs, cela peut aller encore plus vite : 50 % d’entre eux affirment qu’ils mettront leur habitation sur le marché immédiatement après la fin du confinement. Pour les candidats locataires, la reprise sera probablement encore plus rapide, puisque 66 % d’entre eux indiquent qu’ils devront immédiatement se mettre à la recherche du logement idéal.

Valentin Cogels – CEO d’Immoweb : « Malgré les craintes en ce qui concerne l’obtention d’un prêt immobilier et la probable légère baisse des prix, il s’agit d’un signal positif pour le secteur de l’immobilier. Les acheteurs et vendeurs, malgré la crise du coronavirus, aspirent clairement à un redémarrage rapide du marché de l’immobilier. »

Pour les investisseurs, c’est un peu différent. C’est en ce moment que la crise du coronavirus se fait ressentir. Seuls 33% d’entre eux envisagent de chercher à investir à nouveau directement après la crise. Près de 40 % d’entre eux déclarent aussi qu’ils n’investiront dans l’immobilier que dans un délai de six mois à un an. Ils semblent vouloir attendre la reprise du marché pendant un certain temps avant d’investir à nouveau.

Une chute des prix et un accès plus difficile aux crédits

Malgré l’espoir des acheteurs et des vendeurs, ils s’attendent à une réduction de la valeur de l’immobilier et, surtout, à des difficultés supplémentaires pour l’obtention d’un prêt. Environ 36 % pensent que la valeur de leur propre bien diminuera. Plus fort encore, 52 % des personnes interrogées s’attendent à une baisse des prix lorsqu’ils s’agit de l’ensemble du marché immobilier.

L’incertitude économique pourrait cependant peser d’une autre manière sur la reprise rapide du marché. En effet, ceux qui désirent acheter doivent souvent emprunter, et c’est ce qui inquiète beaucoup les Belges. Plus de 50 % d’entre eux estiment qu’il sera plus difficile, voire très difficile, de demander un prêt hypothécaire.

La présence numérique pour les courtiers est plus importante que jamais

Le fait qu’internet prenne de plus en plus d’importance dans ce contexte de confinement n’est pas surprenant. Beaucoup de gens restent chez eux et sont limités dans leurs possibilités d’action. Ainsi, près de 2 personnes sur 3 indiquent qu’elles passent plus de temps en ligne sur les sites d’information et 41 % sont plus actives sur les réseaux sociaux. Les acheteurs cherchent délibérément à obtenir plus d’informations sur les habitations, l’achat de maisons et l’immobilier en général.

Valentin Cogels – CEO d’Immoweb : « Les agents immobiliers bénéficient d’une présence en ligne dès aujourd’hui. Chez Immoweb, nous constatons que nos blogs attirent jusqu’à sept fois plus de visiteurs. Par ailleurs notre site d’inspiration travaux et décoration ConstructR enregitre un triplement de son traffic. Les gens s’installent chez eux et prennent beaucoup plus de temps pour s’immerger dans l’immobilier et l’habitation. »

Contrairement à ce qui se passait avant la crise, nous avons constaté sur Immoweb que 63 % des visiteurs de notre plateforme se rendaient sur le site à la même fréquence ou même plus fréquemment. Cela signifie que les gens continuent de chercher la maison de leurs rêves et que 18 % d’entre eux consacrent encore plus de temps pour cette recherche.

Dans le choix du type d’habitation, la crise du coronavirus a un effet secondaire particulier. Le confinement augmente considérablement le désir d’avoir une maison disposant d’un jardin. En raison de la crise, plus d’une personne sur trois pense que le jardin est un critère plus important qu’avant lorsqu’elle envisage désormais un achat.

Le gouvernement peut aider le secteur de l’immobilier

Valentin Cogels – CEO d’Immoweb : « L’ampleur de la crise est inévitablement liée à l’ampleur de la crise immobilière. Cette enquête a été lancée deux semaines après le confinement, lors d’un week-end ensoleillé. Si nous répétons cette enquête dans deux semaines, il est probable que les résultats soient plus pessimistes. »

Parmi les recommandations que nous pouvons faire, nous proposons que les visites soient de nouveau autorisées, si nécessaire après une formation sur les règles de protection via l’IPI (Institut professionnel des agents immobiliers) et que la signature d’actes par les notaires reprenne rapidement. Le respect des directives sanitaires en vigueur ou une formation complémentaire devrait rendre cela pratique et réalisable en termes de sécurité. Encourager les banques à faciliter l’accès aux prêts hypothécaires et à réduire de moitié les frais d’enregistrement pendant une certaine période permettra de maintenir les prix du marché au bon niveau après le confinement. Finalement, un abaissement temporaire des droits d’enregistrement, accélèrerait la rotation des biens, dont on sait qu’elle est le principal facteur pour la réalisation de travaux d’aménagement et d’isolation. L’ensemble de ces mesures stimulerait l’injection et la circulation de capitaux frais, qui restent la clé de la reprise après une crise économique. Cela réduit les obstacles pour les acheteurs et les investisseurs et nous permet de stimuler la relance du secteur immobilier et de mettre plus rapidement la crise du coronavirus derrière nous.

Source: Creditexpo.be