La stabilité financière des entreprises en Belgique et dans toute l’Europe occidentale est sous pression. L’une des causes de ce constat est le retard de paiement des factures B2B. Pas moins de 30% de la valeur totale des factures B2B belges restaient impayées à l’échéance. C’est la conclusion d’une étude de l’assureur-crédit Atradius. En moyenne, les factures restent impayées jusqu’à 21 jours après la date d’échéance. « En raison de ces retards de paiement des clients en Belgique et dans le reste de l’Europe occidentale, une entreprise belge sur quatre est également en retard dans le remboursement de ses propres fournisseurs. Toutefois, les entreprises accordent de plus en plus de crédits commerciaux aux clients B2B par rapport à l’année dernière. »

En moyenne, les entreprises en Belgique doivent attendre 52 jours pour être payées

Une étude menée par Atradius auprès de 216 entreprises belges montre que le délai de paiement moyen fixé par les entreprises belges est similaire à celui fixé par les pays voisins. En Belgique, les entreprises donnent en moyenne un mois pour payer. Ce qui est toutefois saisissant en Belgique, c’est le grand nombre de factures impayées à l’échéance.

« En Belgique, le délai de paiement est normalement de 31 jours, mais de nombreuses entreprises ne parviennent pas à respecter cette échéance. En moyenne, nous constatons que les factures ne sont payées que 21 jours après la date d’échéance. Au total, cela se traduit par un délai de paiement de 52 jours. Il est frappant de constater que les entreprises belges paient souvent avec 3 semaines de retard, alors qu’aux Pays-Bas, le retard n’est que de 10 jours. En moyenne, les entreprises néerlandaises sont même payées deux semaines plus tôt que leurs consœurs belges », explique Christophe Cherry, Managing Director Belgique et Luxembourg chez Atradius.

De plus, on remarque également un effet Brexit. En particulier au Royaume-Uni et en Irlande, on s’inquiète des faillites imminentes, ce qui se traduit par des délais de paiement plus courts dans ces deux pays. Au Royaume-Uni, le délai de paiement moyen n’est que de 20 jours, contre 24 jours en 2018. En Irlande, cette limite est légèrement plus élevée, à 28 jours, soit 3 jours de moins que l’année dernière.

Les Belges préfèrent les rappels aux contrôles de solvabilité

Contrairement à d’autres pays d’Europe occidentale, où les contrôles de solvabilité sont principalement utilisés, les entreprises belges préfèrent utiliser les mises en demeure. En Europe occidentale, c’est une méthode qui n’est utilisée que par 1 entreprise sur 4. « Cependant, 1 entreprise sur 3 en Europe de l’Ouest utilise des contrôles de solvabilité, ce qui en fait la technique la plus utilisée pour la gestion du crédit. Il est surprenant de constater que la Grèce montre la voie à suivre à cet égard. Plus de la moitié des entreprises y effectuent des contrôles de crédit », déclare Christophe Cherry, Managing Director Belgique et Luxembourg d’Atradius.

Les entreprises se protègent mieux contre les risques de crédit

Bien que ces retards de remboursement puissent exercer une pression sur les entreprises, un recours plus fréquent au crédit commercial et un assouplissement des conditions de facturation peuvent également avoir des effets positifs. De cette manière, les entreprises peuvent contribuer à stimuler la croissance de la demande intérieure et rester compétitives sur les marchés étrangers. Toutefois, dans un climat de ralentissement de la croissance économique, d’incertitude montante quant aux relations futures entre le Royaume-Uni et l’UE et d’escalade de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, la prudence est de mise.

« Comme l’environnement économique mondial s’est détérioré et continuera d’être sujet de préoccupation en 2020, il est important que les entreprises assurent leurs arrières. Le risque de défaut de paiement augmente lorsque le crédit commercial et ses conditions sont assouplies, alors en tant qu’entreprise, pensez à vous couvrir contre les risques, par exemple en souscrivant une assurance-crédit et en vérifiant la solvabilité d’un nouveau client », prévient Christophe Cherry d’Atradius.

Source: Creditexpo.be